Hélène SF

Randonnées, balades, découvertes, cartes... Bienvenue sur le blog poétique et pratique d'une fan de nature engagée qui vous invite à ralentir pour prendre le temps de voir les mille petits bonheurs de la vie. Ce site et son contenu sont protégés par les lois internationales sur les droits d'auteur. Vous pouvez récupérer le matériel offert pour un usage non commercial.

Poème traitant de l'abandon et des racines si nécessaires

Bonjour,

Il y a tout juste cent ans, à une époque déjà si lontaine et pourtant encore si proche, alors que les lois sur l'avortement et la contraception n'avaient encore pas vu le jour, à l'époque où la femme était encore esclave de son corps, de la nature et des intempéries de la vie, bien plus qu'aujourd'hui, nombreux étaient les enfants "trouvés".

A cette époque, il y avait bien moins de parents adoptifs disponibles et la société toute entière avait une autre façon de considérer l'enfant. Françoise Dolto n'avait pas encore écrit que l'enfant est une personne.

Beaucoup d'enfants abandonnés étaient alors placés dans des fermes, comme main d'oeuvre peu coûteuse. Voici l'histoire de l'un d'entre eux que je partage ici, pour que jamais on oublie, que pour être fort, un arbre a besoin de ses racines.

 

Poème traitant de l'abandon et des racines si nécessaires

Papé

On t'avait déposé dans un panier

tout bébé.

Ton seul cadeau n'était pas gros:

deux mots.

Un nom un prénom, ou était-ce deux noms ?

De ton enfance,

on n'a jamais su rien d'autre

que cette triste histoire

d'un petit garçon qui, un soir de Noël,

avait trouvé dans ses sabots,

juste un oignon comme cadeau.

Méchante blague des enfants

de la ferme où on t'avait placé

dès 7 ans...

Car non contents de t'exploiter,

ils avaient aussi volé

le cadeau de l'orphelinat de Montpellier.

Quand à 20 ans enfin délivré

de ce véritable esclavage,

tu as osé aller leur demander

d'où tu venais,

ils ont seulement répondu

que cela...

ne te regardait pas.

Voilà,

Ça, c'était la DASS.

Papé,

tu n'as plus jamais rien su.

Comment ont-ils pu ?

Quand, bien des années plus tard,

tu t'es mis à nous vouvoyer,

toute ta colère enfouie

est ressortie.

Et quand tu es enfin parti,

tu étais à nouveau devenu

orphelin de ta propre vie.

© Hélène SF

 

 

L'illustration de ce texte est tirée de ma série de photos que vous pouvez voir ici:

http://helenesf.over-blog.com/2015/03/balade-printaniere-entre-ciel-et-mer-pres-du-cap-negre.html

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